Martin Walser : La puissante culture de la lecture de Leipzig comme source d'inspiration !
Martin Walser a salué Leipzig comme la « ville de lecture numéro un » et a évoqué les lectures particulières qu'il y faisait à son époque.

Martin Walser : La puissante culture de la lecture de Leipzig comme source d'inspiration !
Martin Walser, décédé en 2023, a décrit Leipzig comme la « ville des villes » et la « ville de lecture numéro un ». Cet engouement pour la métropole du livre n'est pas un hasard, car pour Walser Leipzig n'était pas seulement un lieu de lecture, mais aussi un point de référence central dans sa carrière littéraire. L'écrivain, qui a été auteur itinérant pendant de nombreuses années, a donné sa première lecture à Leipzig en 1981. Il y a trouvé un public qui lui tenait particulièrement à cœur et qui réagissait avec sensibilité à ses œuvres. Walser a placé cette expérience positive dans le contexte de la riche tradition du livre de la ville et du salon du livre de renommée mondiale qui caractérise Leipzig.
Au cours de ses lectures, Walser discutait non seulement de ses propres livres, mais défendait également les intérêts d'autres auteurs. Il a défendu le livre de Gerd Neumann « Onze heures », qui n'a pas pu être publié à l'époque de la RDA en raison de la censure. À une époque où bon nombre des romans importants de la RDA n’étaient publiés qu’à l’Ouest, Walser était un allié important dans le paysage littéraire d’une Allemagne divisée.
La réponse des lecteurs
Walser a remarqué que le public de Leipzig découvrait souvent dans ses textes des phrases et des idées qui ne lui semblaient pas immédiatement particulièrement importantes. Cette réponse, qu'il appréciait tant, l'a amené à préférer les lectures à Leipzig. "Les auditeurs réagissent de manière plus fine et plus atmosphérique que dans d'autres villes", explique Walser. Cette observation renforce son point de vue selon lequel l’interaction entre l’auteur et le lecteur est cruciale pour la scène littéraire et que la littérature a la capacité de « rendre les choses plus belles qu’elles ne le sont ».
Cette vision des lecteurs fait partie de la préoccupation littéraire plus large de Walser. Dans ses œuvres, il aborde les conflits émotionnels complexes et les crises d'identité sociale. Ses personnages reflètent souvent les défis de la vie après la Seconde Guerre mondiale et l'assurance morale des Allemands d'après-guerre. Walser encourage les gens à porter un regard critique sur leur propre histoire et souligne la responsabilité de raconter des souvenirs.
Un auteur influent
Walser est souvent décrit dans les débats littéraires comme le représentant d’une génération façonnée par les horreurs du XXe siècle. Frank Schirrmacher, qui a fait l'éloge funèbre de Walser, a souligné l'importance de la lecture pour l'auteur lui-même. "La lecture", dit Walser, "est une activité importante de la vie" qui lui a apporté de la joie et l'a aidé à comprendre sa "maladie", qu'il a découverte pendant son séjour dans un camp de prisonniers de guerre.
Les rencontres avec les œuvres d'autres auteurs, comme Adalbert Stifter, ont façonné l'œuvre littéraire de Walser. Ses livres ne sont pas seulement l’expression de ses expériences personnelles, mais aussi le reflet de l’identité allemande globale et des ruptures enracinées dans l’histoire. Avec un regard critique sur sa propre histoire, Walser met ses lecteurs au défi de survivre dans un monde hostile et de façonner de manière créative les défis que la vie apporte avec lui.
En ce sens, l'héritage de Martin Walser reste vivant à Leipzig et au-delà. La ville qu’il a qualifiée de « ville de lecture numéro un » continuera d’être un lieu de dialogue et de résonance pour les lecteurs et les auteurs.