Interdiction du Compact : le Tribunal administratif fédéral rendra sa décision en juin !
Le 11 juin 2025, le Tribunal administratif fédéral de Leipzig se prononcera sur l'interdiction du magazine d'extrême droite Compact, qui promeut des contenus antisémites.

Interdiction du Compact : le Tribunal administratif fédéral rendra sa décision en juin !
Aujourd'hui, 11 juin 2025, le Tribunal administratif fédéral (BVerwG) de Leipzig rendra une décision sans précédent concernant l'interdiction du magazine Compact, considéré comme un extrémiste de droite. L'audience s'est récemment terminée et la décision finale est attendue le 24 juin 2025. Cette interdiction s'appuie sur un rapport complet du ministère fédéral de l'Intérieur (BMI), qui compte 243 pages et contient de graves allégations de racisme, d'antisémitisme et d'État de droit. LVZ rapporte que les preuves comprennent, entre autres, plus de 250 vidéos de la chaîne YouTube de Compact.
La qualité des preuves a été vérifiée lors de l'audience par le représentant de BMI, Wolfgang Roth, qui a cité des passages suggérant la supériorité de la race blanche et cité des exemples classant le Compact comme inconstitutionnel. Malgré ces allégations, l'avocat du Compact, Ulrich Vosgerau, se demande si le contenu est réellement inconstitutionnel et reconnaît que certains textes devraient être considérés comme de « grandes absurdités ». Il souligne néanmoins que les conditions d'une interdiction ne sont pas réunies.
Conséquences et aspects juridiques de l'interdiction
Comme le taz rapporte, le BMI considère Compact comme un « agitateur politique avec une attitude anticonstitutionnelle ». L'ordonnance d'interdiction correspondante, initialement classée comme information classifiée, comprend 79 pages et étaye les allégations par des citations et des exemples tirés des publications. Le BMI soutient que le Compact propage des opinions antisémites, anti-minoritaires et conspirationnistes, et cite des liens avec des groupes d’extrême droite tels que le NPD et l’AfD.
Ce qui ressort particulièrement est le fait que le « chef de service » de Compact était auparavant porte-parole du groupe parlementaire NPD en Saxe. Le BMI documente également le racisme ethnique dans ses publications et indique clairement que la revendication centrale du Compact propage la « préservation du peuple allemand dans son existence ethnique ». La publication de théories complotistes antisémites, notamment l’idée d’un « Grand Échange », est un autre point critique.
Compact peut déposer une plainte contre l'interdiction auprès du Tribunal administratif fédéral dans un délai d'un mois. Une demande d'urgence correspondante visant à rétablir l'effet suspensif a déjà été annoncée, mais elle a peu de chances d'aboutir puisque le tribunal a statué par le passé que la loi sur les associations s'appliquait également aux entreprises de médias poursuivant des objectifs anticonstitutionnels.
Discussion sur le contenu et les responsabilités
Le débat autour de Compact est également façonné par le rôle des rédacteurs en chef. Jürgen Elsässer, le rédacteur en chef, entretient une relation ambivalente avec Martin Sellner, un extrémiste de droite bien connu qui publie via Compact. Elsässer décrit Sellner comme « Rudi Dutschke de droite », mais se distancie de nombre de ses positions et souligne qu'il a été tenu à l'écart de sa propre production vidéo afin de garder le contrôle sur le contenu.
Son épouse, Stephanie Elsässer, exprime également cette nostalgie du passé, mais se démarque de Sellner. Cela montre le conflit interne au sein du paysage médiatique de Compact, qui se reflète dans la société.
La décision finale du BVerwG fin juin pourrait représenter un tournant décisif dans le débat sur la liberté d'expression et les contenus d'extrême droite en Allemagne. Le sort de Compact est donc au centre d’un débat complexe sur les limites de ce qui peut être dit et la responsabilité des entreprises médiatiques dans une société pluraliste.